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Première grossesse. J'avais pu être admise dans une des rares maisons de naissance expérimentales. J'étais éminemment soulagée de me tenir éloignée des pratiques brutales et des abus courants recensés en salles de naissance, avec ou sans projet de naissance.  Ma grossesse était facile, je travaillais et continuais d'être active... Et pourtant  je vais me retrouver confrontée au cauchemar de la césarienne pour convenance médicale.


A 7 mois et demi de grossesse, je suis convoquée par le médecin coordinateur de la maternité référente. Je connais la raison : les échographies du dernier trimestre donnent une estimation pondérale dans les limites normales inférieures des courbes de croissance.  


La médecin chef
requière une hospitalisation de 3-4 jours pour s'assurer qu'il n'existe pas de pathologie explicative de la petite taille du fœtus. Je préférais faire les examens en ville mais je parie que les examens seront bons et pense donc naïvement que je serais sortie dans 4 jours... 


Suspicion de RCIU =
hospitalisation = pas d'accès Internet qui m'aurait permis de davantage résister et surtout trouver la fameuse maternité de repli (1 succès sur un test fait a posteriori). Parce qu'on m'annonce d'autres équations : petit bébé + siège = césarienne ou petit bébé + retournement = déclenchement. Tout ça pour une difficulté à évaluer si le bébé est petit constitutionnellement ou pour RCIU. Je veux aller voir ailleurs. Déjà je creuse et obtiens trois avis divergents ou opposés en 3 jours.

Vous l'aurez compris : le bébé est en siège décomplété mode des fesses. Cette position ne m’inquiète pas outre mesure et la maternité pratique les accouchements des sièges par voie basse ; je découvre d’ailleurs seulement à cette occasion que ce n’est plus le cas partout. En fait, tout le monde se sera bien gardé de me dire que  la césarienne est monnaie courante pour les présentations en siège et que moins d'une femme sur deux obtient une autorisation de travail. 

  

Au matin du 5ème jour, je suis prête à sortir. Refus. J'insiste puisque les examens sont bons et surtout parce j'ai besoin de chercher un avis dans une autre maternité qui me permettra de me replier vers une autre maternité ou à défaut, d'accepter l'indication de césarienne. Colère et nouveau refus de la médecin chef ; je présume un abus de pouvoir mais le moment est mal choisi pour demander mes droits :

-"repos forcé jusqu'à nouvel ordre, Madame X. pour le bien de votre bébé au lieu de courir partout. De toute façon, aucune maternité n'acceptera la voie basse avec votre dossier. Vous restez ou je vous raye des admissions".

  

Aaargh, les inscriptions dans les maternités en région parisienne se clôturent à 2 mois de grossesse et je ne peux donc parier sur le fait de me faire accepter. Ils doutent du diagnostic et de la conduite à tenir ? Je négocie pied à pied et fais du lobbying à l'aveugle. Les tenants de l'essai de voie basse sauront’-ils convaincre les autres pour devenir les plus nombreux ?

 

Mes demandes d'explications embarrassent ; c'en serait presque cocasse :

- "votre bébé est en souffrance fœtale" 

- "pourquoi me dites-vous cela puisque tous les résultats d'examens sont normaux ?"

- "en fait on pense qu'il risque de souffrir plus tard ou pendant l'accouchement par voie basse"



La psychologue est appelée en renfort pour participer à décupler la pression psychologique vers la césarienne, le plus vite possible. Je continue de faire face, je résiste, j'obtiens des bribes d'informations et de conseils mais je pâtis du manque de repères. Femme enceinte de 9 mois, à l'heure où j'aspire à me détendre et à me réjouir de la naissance de mon enfant, je suis envahie par le stress et engluée dans une situation kafkaïenne.

 

J'obtiens un 3ème passage de mon dossier en staff (le trou noir) et une semaine d'attente. C'est à moi de me battre pour que mon bébé ne naisse pas prématuré. Je repars en négociation semaine 38 d'un nouveau délai dans l'espoir d'accoucher spontanément dans l'intervalle mais il apparaît que non seulement le staff ne reviendra pas sur sa décision de césarienne mais qu'elle serait quand même pratiquée si j'arrivais à la maternité avant dilation complète.

 

On s'étonne que je sois en colère ? On m'a imposé de sacrifier ma santé (adepte des sports extrêmes, je sais ce qu'être en forme veut dire) sans raison valable pour la seule tranquillité d’esprit des médecins. 

  

Les conséquences physiques et psychologiques d’une césarienne pour convenance médicale sont si négligées qu’est refusée la légitimité à une femme de s’opposer à être une des 100 césarisées pour sauver un seul bébé, sans autorisation d’épreuve de travail.

 

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Présentation

  • : Le blog de la césarienne discutable pour rciu et siège
  • : Mon récit relate une situation de césarienne programmée discutable à la maternité des Bleuets, 75012 Paris. Je plaide pour que les futurs parents puissent exprimer des souhaits éclairés concertés sur les modalités de naissance de leur enfant en maternité face à une indication de césarienne programmé dite discutable ou de sécurité.
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