Paris, le 1er juillet 2011
Je me suis vue imposer une césarienne de sécurité aux Bluets, pour quoi ? Pour faire naître au plus vite un bébé dans les limites normales inférieures des courbes de croissance[1] au bien-être fœtal établi[2], par crainte de voir éventuellement apparaître un improbable et invérifiable RCIU[3].
Le diagnostic et la conduite à tenir ont divisé les médecins au sein des Bluets. De mon côté, j’ai redit quotidiennement combien je tenais à mettre au monde mon premier enfant par voie basse.
Pour pallier aux inconvénients de l’hospitalisation, il m’a manquée d’être aiguillé pour un deuxième avis vers un autre chef de maternité ayant des critères d’acceptabilité de la voie basse plus ouverts, charge à moi de me faire admettre. En effet, l’engorgement des maternités en région parisienne et le manque de publication sur les protocoles de chaque maternité constituent deux obstacles à un changement de maternité tardif pour lequel vous pouvez aider des femmes qui demandent comment éviter une césarienne de sécurité.
La maternité des Bluets applique un protocole restrictif. Il se trouve que, dans certaines situations obstétricales comparables, les décisions cliniques sont variables d'un obstétricien à un autre, voire opposées. Des sensibilités différentes peuvent s’admettre et se rencontrer. Faute d’avoir trouvé une solution en temps utile, je reste encore traumatisée[4] aujourd’hui de ce que j’ai vécu comme une agression.
Nous eussions pu nous attendre à pouvoir dialoguer avec un obstétricien qui explique les options possibles et permette au couple de s’approprier des choix éclairés sans autoritarisme du type « ça ou rien ».
[1] poids > 3ème percentile., périmètre abdominal > 5ème percentile., estimation de croissance fœtale par le module Audipog normale pour ma morphologie
[2] mouvements actifs, rythme cardiaque foetal, dopplers normaux, liquide amniotique normal
[3] Retard de croissance Intra Utérin. Concernerait 30% des bébés de moins de 2,5 kg. Diagnostic difficile à poser
[4] Les conséquences physiques et psychologiques d’une césarienne sont négligées alors qu’en souffrent encore deux tiers des femmes six mois après l’avoir subie. www.cesarine.org